Droits de douanes américains : l’Union européenne appelle à une réponse « ferme »

La présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen a appelé mardi l’Union européenne à prendre des contre-mesures « fermes et proportionnées » contre les nouveaux droits de douanes imposés par Donald Trump sur l’acier et l’aluminium.

La guerre commerciale est lancée. L’Union européenne a promis, mardi 11 février, une réponse ferme à l’imposition dans un mois de droits de douanes massifs et généralisés sur l’acier et l’aluminium entrant aux États-Unis, y compris de pays qui en étaient auparavant exemptés, nouvel acte dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump.

« Les droits de douane injustifiés imposés à l’UE ne resteront pas sans réponse : ils donneront lieu à des contre-mesures fermes et proportionnées », a assuré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, tandis que le chancelier allemand Olaf Scholz, à la tête de la première économie de la zone euro, a dit que « si les États-Unis ne nous laissent pas d’autre choix, l’Union européenne réagira ensemble ».

« Ça peut avoir des effets indirects […]. Il faut que l’Europe réponde de manière unie […] et il faut répondre de manière ferme », a déclaré ce matin le ministre français de l’Industrie, Marc Ferracci, dans une interview à TF1. Dimanche, le président Emmanuel Macron avait déjà appelé, dans une interview à CNN, les Européens à « être prêts […] à réagir » en cas d’annonce sur les droits de douane.

C’est désormais chose faite, puisque Donald Trump a signé lundi un décret fixant au 12 mars la date d’entrée en vigueur des nouveaux droits de douane de 25 % sur l’acier et l’aluminium, « sans exception ».

« Perdant-perdant »

« C’est un scénario perdant-perdant », a déploré de son côté le commissaire européen en charge du Commerce international, Maros Sefcovic.

Lors de la première présidence Trump (2017-2021), le milliardaire américain avait déjà imposé des droits de douane de 25% sur l’acier et de 10% sur l’aluminium. Ces mesures avaient ensuite été levées, pour beaucoup, par lui-même ou par son successeur démocrate, Joe Biden.

Environ 25 % des exportations européennes d’acier sont destinées aux États-Unis, selon un cabinet d’experts. De nouveaux droits de douane risquent donc d’avoir un impact important sur la sidérurgie européenne, déjà affectée par une forte concurrence internationale et par le recul de la demande de la part du secteur automobile, l’un de ses gros clients.

La chambre de commerce américaine en Europe a déploré mardi l’annonce de ces droits de douane, comme elle l’avait fait en 2018, jugeant qu’ils auraient « un impact négatif sur l’emploi, la prospérité et la sécurité des deux côtés de l’Atlantique ».

« Nous sommes déjà passés par là » lors de la première présidence Trump, « donc la Commission sait quoi faire », a assuré mardi un diplomate européen, invitant à ne pas céder à la « panique ».

Lors de la première présidence Trump, les Européens avaient ciblé leurs représailles sur des produits fabriqués essentiellement dans des États républicains, comme le bourbon ou les motos Harley-Davidson. La Commission européenne, qui est la seule compétente pour négocier des accords commerciaux ou décider de droits de douane au nom des Vingt-Sept, qui ratifient ensuite ces décisions, n’a pas dévoilé quels produits pourraient être cette fois ciblés.

Ursula von der Leyen doit rencontrer mardi à Paris le vice-président américain J.D Vance, en marge du sommet sur l’intelligence artificielle organisée par la France et l’Inde.

Avec AFP

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *