Chute de Bachar al-Assad : les réactions à travers le monde et l’appel à la prudence

Alors que les rebelles ont réussi à faire tomber le régime syrien, les réactions à travers le monde saluent la chute de Bachar al-Assad tout en appelant à la prudence.

« Espoirs prudents » des Nations unies, appels à éviter le « chaos » : la communauté internationale a les yeux rivés dimanche sur la Syrie après une offensive éclair qui a mis fin à un demi-siècle de règne du clan Assad avec la chute de Bachar al-Assad. « Aujourd’hui, nous regardons vers l’avenir avec des espoirs prudents d’ouverture […] de paix, de réconciliation, de dignité et d’inclusion pour tous les Syriens », a déclaré dans un communiqué l’émissaire des Nations unies en Syrie, Geir Pedersen. La Russie, jadis un des principaux soutiens au régime syrien, a affirmé que Bachar al-Assad avait « démissionné de son poste » et quitté la Syrie.

« À la suite des négociations entre Bachar al-Assad et un certain nombre de participants au conflit armé sur le territoire de la Syrie, il a décidé de démissionner de son poste présidentiel et a quitté le pays en donnant l’instruction de procéder au transfert du pouvoir de manière pacifique », a dit la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

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L’Iran, soutien indéfectible de Bachar al-Assad et dont l’ambassade à Damas a été saccagée par des manifestants après la chute de la capitale aux mains des rebelles, a dit souhaiter la poursuite de « relations amicales » avec la Syrie.

La Chine « suit de près l’évolution de la situation en Syrie et espère que la Syrie retrouvera la stabilité dès que possible », a écrit le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué. Si la Russie et l’Iran ont été les plus proches soutiens de la Syrie ces dernières années, les liens de Damas avec la Chine se sont renforcés. La Chine est l’un des rares pays en dehors du Moyen-Orient où M. Assad s’est rendu depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011, le président chinois Xi Jinping annonçant avec son homologue syrien un « partenariat stratégique ».

« L’axe du mal » selon Israël

Israël a salué la chute d’un « maillon central » de « l’axe du mal » dirigé par l’Iran, le Premier ministre Benjamin Netanyahu y voyant « une conséquence directe » des coups portés à l’Iran et au Hezbollah. Sa chute est « positive » et était « attendue depuis longtemps » tout en montrant « également la faiblesse des soutiens d’Assad, la Russie et l’Iran », a dit sur X la cheffe de la diplomatie de l’UE, Kaja Kallas.

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L’Ukraine, en guerre et envahie par la Russie en 2022, a affirmé que « les dictateurs qui ont parié sur Poutine » étaient voués à la chute. « L’État de barbarie est tombé », s’est félicité le président français Emmanuel Macron tout en soulignant que la France restait « engagée pour la sécurité de tous au Moyen-Orient » dans la région. Auparavant, dans un communiqué, le ministère français des Affaires étrangères avait appelé « tous les Syriens à l’unité, à la réconciliation, et à rejeter toute forme d’extrémisme ».

Aux États-Unis, le porte-parole du Conseil national américain de sécurité Sean Savett a déclaré dans la nuit que « le président Biden et son équipe suivaient attentivement les événements extraordinaires en Syrie et sont en contact permanent avec nos contacts régionaux ».

Par la voix de la vice-Première ministre travailliste Angela Rayner, Londres a dit souhaiter « voir les civils et les infrastructures protégés (car) beaucoup trop de gens ont perdu la vie et nous avons besoin de stabilité dans cette région ». Désormais, « nous devons trouver une solution politique dans laquelle le gouvernement agit dans l’intérêt du peuple syrien », a-t-elle déclaré à la chaîne de télévision Sky News, tout affirmant « se réjouir de la chute du régime d’Assad ».

« L’Espagne va pousser, avec tous les pays les plus impliqués dans la région […], pour que quelle que soit la solution pour l’avenir de la Syrie, elle soit pacifique », a de son côté affirmé le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, sur la chaîne TVE.

Eviter le « chaos »

De son côté, la Turquie, qui a soutenu certains groupes rebelles, a affirmé qu’elle allait intensifier son travail « avec les pays de la région et les acteurs internationaux dans les prochains jours » pour assurer « transition en douceur ». Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, qui participe au Forum de Doha au Qatar, a affirmé sur X que la Turquie voulait aider la Syrie à « garantir son unité » et « sa sécurité ».

Les talibans afghans ont eux « félicité » les rebelles syriens. Pour sa part, un haut responsable des Émirats arabes unis, Anwar Gargash, conseiller du président des Émirats arabes unis, ont exhorté dimanche les Syriens à « travailler ensemble » pour éviter « le chaos », devant la conférence Manama Dialogue à Bahreïn M. Gargash a refusé de confirmer ou d’infirmer les informations selon lesquelles le président syrien se serait réfugié aux Émirats arabes unis.

« Il s’agit en fin de compte d’une note en bas de page de l’histoire ». « Je ne pense pas que ce soit important » de savoir où il se trouve, a ajouté le responsable émirati, pressé de questions par les journalistes. Le Qatar a aussi exhorté à tout faire pour empêcher la Syrie de « sombrer dans le chaos », tandis que la Jordanie a appelé ses citoyens à quitter le territoire syrien « le plus tôt possible ».

Selon Donald Trump, qui prendra ses fonctions de président des États-Unis le 20 janvier, Bachar al-Assad « a fui » la Syrie après avoir perdu le soutien de son protecteur la Russie. « Assad n’est plus là. Il a fui son pays », a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social. Enfin, le chancelier allemand Olaf Scholz, a affirmé qu’« il est désormais essentiel que la loi et l’ordre soient rapidement rétablis en Syrie » et que cessent les « ingérences » étrangères dans le pays, une allusion notamment à la Russie, à l’Iran et la Turquie.

Sources: Parismatch avec AFP

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