Le Premier ministre français, François Bayrou, va tenter, mardi, de rallier la CFDT et de sauver son gouvernement avant le vote de confiance du 8 septembre. Un pari risqué face au rejet massif de son plan d’économies et à une opposition unie qui promet sa chute imminente.
Le compte à rebours est lancé pour François Bayrou qui joue sa survie politique. Le Premier ministre entame, mardi 26 août, devant la CFDT une opération de la dernière chance pour tenter d’arracher la survie de son gouvernement. L’exécutif est plus que jamais menacé d’être renversé par les oppositions lors du vote de confiance du 8 septembre, inaugurant une nouvelle période d’incertitudes.
Confronté au rejet de son plan d’économies budgétaires de près de 44 milliards d’euros d’économies, par les opposants comme dans l’opinion, ainsi qu’à des appels à bloquer le pays le 10 septembre, le Premier ministre a brandi un va-tout lundi pour sa rentrée.
À sa demande, Emmanuel Macron va ainsi convoquer une session parlementaire extraordinaire le 8 septembre. Le même jour, François Bayrou sollicitera la confiance de l’Assemblée sur une déclaration de politique générale. Il espère faire valider la nécessité d’un tel plan de réduction du déficit public, avant d’en négocier les mesures dans un second temps.
Le PS ne votera pas la confiance
Mais les réactions des oppositions ont été immédiates et ne semblent laisser quasiment aucune chance de réussite au gouvernement, privé de majorité depuis sa naissance en décembre.
Matignon espérait peut-être trouver un compromis avec le Parti socialiste. Mais « les socialistes voteront contre la confiance » à François Bayrou, a tranché leur patron Olivier Faure.
Sauf revirement, coup de théâtre ou tractations positives d’ici là, ces oppositions conjuguées disent que la France sera virtuellement sans gouvernement dans deux semaines. Un nouveau rebondissement dans l’instabilité politique provoquée par la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024, qui risque en outre d’ouvrir une phase de turbulences financières.
Chute de la Bourse
Signe de fébrilité : la Bourse de Paris a nettement reculé lundi et le taux d’intérêt de la dette française a grimpé, dans la foulée de l’annonce surprise de François Bayrou.
À l’extrême droite, Marine Le Pen a réitéré son souhait d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée. Un scénario qu’Emmanuel Macron a plusieurs fois assuré vouloir éviter.
À gauche, la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, a estimé que l’initiative du Premier ministre était « de fait une démission ». Il a « fait le choix de partir », c’est une « autodissolution », a abondé Olivier Faure.
PS, Écologistes et le reste de la gauche unioniste, qui promettent une candidature commune pour 2027 (sans Mélenchon ni Glucksmann à ce stade) se disent » prêts » à prendre la suite du gouvernement Bayrou.
Des mesures sociales impopulaires
La date retenue, le 8 septembre, pour la session parlementaire extraordinaire précède de deux jours l’appel, lancé sur les réseaux sociaux et les messageries, à bloquer la France. Un appel soutenu par la gauche, de LFI au PS.
Mesure particulièrement impopulaire, le projet de suppression de deux jours fériés. Les syndicats rejettent aussi les mesures du plan gouvernemental, qui comprennent aussi une année blanche fiscale et le gel des prestations sociales.
Ils s’opposent également au projet d’une nouvelle réforme de l’assurance-chômage et ont reçu très frileusement la proposition de la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet de permettre la monétisation de la cinquième semaine de congés payés.
Si elles demeurent circonspectes face aux appels du 10 septembre, les organisations syndicales réfléchissent aux modes d’actions, avant une intersyndicale prévue dès ce vendredi. Certaines fédérations de la CGT et de Solidaires ont déjà prévu de se mobiliser le 10 septembre.
Avec AFP
